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Laurence Albert au salon du livre de Saint Mandé

Publié le par le mot fou éditions


Venez rencontrer Laurence Albert
samedi 23 janvier à partir de 15 


"dédicace et discussion"

pour réserver dès maintenant votre exemplaire, envoyer un mail à motfou@orange.fr 


durer-jusque-laUne ville en ruines après la guerre ou une grande catastrophe. Quelle époque ? Quelle apocalypse ? Peu importe, elles se ressemblent toutes avec leur chaos, la violence meurtrière. Le roman de Laurence Albert, Durer jusque-là, nous place aux côtés d'une femme qui tente de rester encore debout, de ne pas sombrer dans la folie, juste avec ses souvenirs en flash back

On suit cette femme dans ses déambulations entre les restes de bâtiments à la recherche de nourriture, d'eau à peu près potable, d'un lieu où se reposer en sécurité. Ce sera une cave sans lumière, pleine de poussière et d'humidité. Mais elle est à l'abri, notamment de cette poussière de cendres qui recouvre et tue tout. L'auteur égrène peu à peu les souvenirs de cette femme en quête dont on ne connaîtra même pas le nom. Mais peu importe finalement, les retours à sa vie d'avant la catastrophe nous dressent un portrait plus juste qu'un simple nom. L'auteur nous mène dans les pas, les pensées, les efforts de la narratrice pour durer, encore durer jusque-là. Jusqu'où ?

Dès les premiers souvenirs, on sait que la vie n'a pas été tendre avec elle. Ce sont les moments passés avec sa mère et sa demi-sœur dans un immeuble sordide et dans une pauvreté extrême, ou ceux chez sa tante gravement malade puis chez l'oncle qui la recueille. Il y a aussi toutes ces frayeurs qui marquent une vie grandissante : les champs de lavande au parfum bleu qui envahit tout, l'immense lit trop grand pour une enfant encore si petite et délaissée. Puis à l'âge adulte, ce sera un amour empêché, et un autre homme qui a failli être son mari... le passage à l'état d'adulte. Initiations. Échecs et le glissement vers une vie sans amour pour soi, sans amours des autres... Un jour, ce sera la catastrophe, les atrocités des "anéantisseurs", la mort présente partout.

Ce qui sauve l'enfant puis la jeune femme c'est le jeu des visions - apparaître-disparaître... imaginer que les choses se passent ou disparaissent pour oublier l'ennui ou quelque chose de désagréable.


.. forte de ce pouvoir, je me mets à croire que je peux créer un monde contre le monde qui me dévore. Le temps m'apportera des désillusions mais la vie gagnera en légèreté évitant que par elle je périsse piétinée.

Mais cette femme est forte moralement. Elle l'a toujours été et c'est ce qui fait qu'elle ne soit pas tombée dans la folie dès l'enfance, que sans jamais pleurer elle ait encaissé tant de tourments physiques, affectifs. Une volonté féroce la maintient en vie, une volonté d'en finir avec les catastrophes. Car comme elle le pense souvent : Il y a tant de beauté dans le monde.


L'arrivée du printemps, de la vie plus forte que tout au milieu des ruines et les cendres... la rencontre fortuite avec un enfant tout aussi solitaire, abandonné, blessé qu'elle et l'espoir d'une autre vie revient.

On pourrait croire que cette histoire n'est qu'un roman d'anticipation, mais c'est surtout un roman d'apprentissage. Apprentissage durant l'enfance, de la vie adulte et celle des amours. Avec une langue juste, sans jamais se perdre dans le pathos ou la facilité larmoyante, l'auteur dresse un portrait de femme réaliste, superbe et plein de force. Voilà un portrait de femme, une incarnation d'une volonté qui lutte toujours pour être debout. Car il faut durer jusque-là. Jusqu'au renouveau.

 



laurence_albert.jpgLaurence Albert vit et travaille à Paris. Elle est aussi l'auteure de L'Hypothèse des forêts publié chez Delphine Montalant (http://www.editions-delphine-montalant.com/)






Salon du livre  : salle des fêtes de Saint Mandé - métro ligne 1 

 

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